[flash-back] Past the black, where the sirens sing - Jovannah

Les douches avaient ça de bien quelles permettaient, tout en se décrassant d'une après-midi d'entraînement puis de chasse intense, de se détendre. L'eau chaude, sans pour autant être brûlante, qui perlait sur sa peau lui permettait de souffler tranquillement. Habituée aux douches rapides, Jovannah venait pourtant de passer plus d'une heure dans sa cabine, sous le pommeau sans que le bruit du jet ne cesse et elle se sentit bien en sortant. Plus aucune trace de fatigue, elle était revigorée.

Le bruit de la sonnette parvint distinctement à son oreille, lui faisant lâcher un soupir embêté. Elle se demandait qui du Coven viendrait la harceler pour les éventuels dégâts qu'elle aurait encore causé, pourtant certaine tandis qu'elle s'habillait d'un peignoir noué à la taille, que pour une fois elle n'avait rien fait. Pas d'explosion suspecte, pas d'incendie, pas d'empoisonnement, rien. Aucun dégât collatéral ni même de blessés à déplorer. Alors qui pouvait bien sonner à une heure pareille ? Un coup d’œil rapide à l'horloge digitale accrochée au mur du salon lui indiqua qu'il n'était pas si tard que ça en réalité. L'heure du dîner était passée mais il ne faisait pas encore tout à fait nuit.

Tout en s'essuyant les cheveux avec une serviette d'une main, elle ouvrit la porte de l'autre avec une moue légèrement irritée qui s'en alla dès qu'elle aperçu ton joli visage. Bonsoir.

« Mai ! s'exclama-t-elle en arborant un grand sourire malgré la surprise de te voir sur le pas. Ça fait longtemps ! »

Une éternité en réalité. Vous qui vous connaissiez depuis des années, vous vous étiez finalement perdues de vue. Cependant, te revoir aujourd'hui fit remonter en elle quelques joyeux souvenirs tandis qu'elle te serrait tendrement dans ses bras. Une brève étreinte pour te dire bonsoir, comme l'on lui avait apprit à faire avec les amis ou les gens proches. D'un geste tranquille, après s'être décalée, elle te fit signe d'entrer avant de refermer derrière toi.

« Je t'attendais pas dis voir, ça fait combien d'années ? Tu m'excuses la tenue, je sors de la douche, glissa-t-elle avant un petit rire tandis que vous finissiez dans le salon. Installe-toi ! Tu veux boire un truc ? Café, thé, jus d'orange, pomme, poire, fruits rouges ? »

Déjà elle s'était engouffré dans la petite cuisine ouverte située dans le fond de la pièce.

« Des trucs à faire ? »

Elle s'était arrêté pour te regarder un instant.

« Non pas vraiment, puis elle avait reprit sa préparation tranquillement, la journée a été longue alors je pensais profiter d'une soirée tranquille devant la télé donc rien d'hypeeeeer important ! »

Et puis tu étais toujours la bienvenue, Maimiti, peu importe le nombre d'années qui s'écoulait sans que vous ne vous adressiez la parole. Concentrée sur sa préparation, elle avait mit l'eau à chauffer, sans remarquer que tu ne semblais pas à ton aise, avant que ta voix ne s'élève à nouveau. Est-ce que j'ai fais quelque chose ? Ses iris s'étaient rapidement posés sur toi, relevés sous l'étonnement flagrant que cette question lui procurait. Elle n'était pas certaine de comprendre, avais-tu fait quelque chose ? Qu'avais-tu fais ? Rien, du moins rien qu'elle ne sache. Alors tu semblais chercher tes mots et elle resta silencieuse à te regarder, heureusement l'attente ne fut pas si longue. Elle n'eut pas l'occasion de parler.

L'envie de devenir chasseuse d’où est-ce que ça te vient ?
Eh bien elle ne s'attendait pas à cette question si vite ! Néanmoins, en réalité peu importait l'instant où tu la poserais parce que sa réponse resterait la même.

« Euh. Je suppose que j'ai toujours aimé rendre service, expliqua-t-elle tout en reprenant sa tâche, me battre me défoule pas mal aussi et je me voyais pas vraiment reprendre l'herboristerie de mes parents tu vois ? Ça s'est fait assez naturellement j'dirais, y a pas eu de raison vraiment particulière. »

Puis, tandis qu'elle s'exprimait, son cerveau fit le lien. Il est vrai, maintenant qu'elle s'en rappelait, que c'était plus ou moins à cette période là que vous vous étiez éloignées et tu étais une créature, Maimiti. Une belle ondine au coeur brisée, et visiblement très inquiète. Comment avait-elle fait pour ne pas le remarquer plus tôt ?

« Attends, me dis pas qu'tu penses que ça m'est venu parce que t'es ondine ou un truc comme ça ? »

Rien que l'évoquer lui paraissait terriblement ridicule.