What is love ? ☾ Ft. Cattleya

Seul. Ou ne pas être seul. Tel était rarement la question. Car tu préférais toujours être le solitaire, loin des foules, loin des fous. Ainsi, même si tu comprenais l’engouement des fêtes sorcières (comme non sorcières d’ailleurs), tu y participais peu. Tu préparais bien un bol de bonbons à Halloween pour les enfants du quartier... mais tu n’installais aucune courge, bougie ou autre sur ton rebord de fenêtre. Mais Samhain n’était pas pour tout de suite, qu’importe si tu le fêtais à la hooman ou à la sorcière… En cette fin du mois de septembre, l’équinoxe d’automne arrivait et avec elle la célébration Mabon. 

Et te voilà à ce bal.

Beaucoup (et moi le premier si je ne te connaissais pas) se seraient demandé ce qu’un introverti comme toi irait faire dans un bal où les futurs mariés et familles régnaient dans la joie et la bonne humeur. Oui mais voilà, le Coven qui avait organisé le bal t’avait convié même si tu pensais ne pas céder au premier abord. Boire des jus en écoutant de la musique, tu peux tout aussi bien le faire chez toi… Et les rideaux marron de ton salon ferait aussi bien le travail pour avoir une déco automnale. Oui, mais tu étais bien présent parmi les gens du bal. Présent mais discret, presque effacé pour mieux capter ce qui t’entourait.

Et te voilà à photographier.

Armé de ton fidèle appareil, tu mitraillais ceux qui t’entouraient, certains pris en photo sans le savoir car ils dégageaient une belle lumière à tel instant ; certains pris en photo en le sachant tout à fait et réclamant ton adresse mail pour pouvoir récupérer plus tard les clichés. Tu captais également le décor et les tables pleins de mets et boissons. Morfale que tu étais, cela te donna faim et tu décidas de faire une petite pause. Cela permettrait à de nouveaux invités d’arriver et à toi de te ressourcer parmi tous ces gens. 

Et te voilà à boire de la soupe.

Tu n’étais pas spécialement fan mais tu tentas tout de même, voulant te forcer à ne pas prendre que du sucré à cause de tous les gâteaux devant toi… ton problème quotidien. Une petite louche dans un petit bol et voilà que tu avais tout ingurgité vite fait bien fait. Mouais. Tu avais effectivement connu mieux que la courge mais bon… c’était Mabon, c’était la tradition. Tu pensais reprendre ton appareil et ton occupation principale quand tu croisas le regard de Cattleya. Tu ne l'avais pas remarquremarquée de prime abord mais te voilà fixé sur elle, sur sa tenue, sa silhouette, son visage, son regard et même ses lèvres. Tu te surprends à la détailler, te rendant compte que tu n'as jamais pris le temps de bien la regarder, de profiter pleinement de sa présence, de son aura.

Et te voilà à aller vers elle.

Tu n’as même pas contrôlé ta marche, tu te diriges vers la jeune femme, si connue mais si inconnue brutalement. Une envie folle de la photographier te vient, de la capturer dans l'instant pour ne l'avoir rien qu'à toi. C'est bête, penses-tu. C'est terriblement bête de penser ça d'une amie de longue date que tu crois connaître par cœur. Pourquoi cette envie subite de possession ? Même si tu ne t'en tiens pour le moment qu'à utiliser ton appareil... C'est mal, que tu te dis. Tu n'es pas comme ça d'habitude. Que t'arrivait-il tout à coup ? Pourtant tu te retrouvas devant elle et tu voulus lui parler, même si habituellement tu parlais peu. Tu voulais entendre sa voix et voir ses lèvres si charnues remuer sous ton regard étrangement avide. Hey Catt... Je ne savais pas que c'était ton genre de fête..., que tu commences sans trop savoir quoi dire. Ce n'était pas ton genre de fête non plus mais actuellement, c'est sans regret. Tu tripotais ton appareil photo, gêné, voulant la prendre en photo mais craignant sa réaction. Craignant, surtout, qu'elle parte. Qu'elle s'éloigne de toi, si peu intéressant, que tu croyais... Débile que tu étais. Tu lâchas sans comprendre : Je te prends en photo ? Tu pensais justifier ta présence mais ton ton rapide, même empressé, a donné un aspect vital plutôt incongru. Ce n'était pas une question mais une constatation alors que tu dégainais et levais l'objectif sur Cattleya. Tu tentais de le jouer naturel mais ton cœur battait la chamade. Battait comme il ne le faisait jamais. Battait comme quelqu’un qui n’a jamais connu l’amour. Et qui pourtant le vit.