Tu es un Lloyd. Si tu devais te décrire, si l’on te demandait de te présenter, si un jour tu devais justifier tes actes et tes paroles, voilà ce que tu répondrais. Tu es un Lloyd. Et comme les hommes de ta famille, tu es droit et sérieux. Intransigeant. Froid. Distant. Tu es l’homme qui brille par son silence et sa présence palpable. Tu es de ceux qui règnent sans utiliser la peur ou la force. Vous, vous utilisez l’esprit et l’intelligence. Alors oui, voilà, tu es un Lloyd.

Quand la nuit tombe, et que tu te retrouves seul dans cette chambre qui était la tienne enfant, dans le manoir familial, tu deviens Azeolian. Et Azeolian, c’est un jeune homme perdu, qui n’a jamais eu le loisir d’être lui-même.
Azeolian, c’est le fils d’une famille patriarcale, qui n’a jamais bien vécu le changement de continent, qui porte les espoirs d’un futur meilleur sans comprendre en quoi le présent n’est pas suffisant.
Il a peur. Peur de décevoir son père, peur d’échouer, peur d’être trop faible, peur qu’un jour il ait oublié qui il est.
Azeolian n’existe que dans sa chambre d’enfant, et il n’a pas le droit de sortir et d’être à la lumière. Il est bien trop fragile pour survivre dehors, aux gens, mais surtout à son père. Alors il se tait et pleure en silence, la nuit venue, lové en boule dans ce lit qui reviendra à son fils quand il naîtra.

Lorsque le soleil se lève, que l'entraînement quotidien avec son père ou ses percepteurs commence, c’est Emrys que tu rencontres. Emrys est ce nom que tous les premiers nés mâles de la famille Lloyd portent, en hommage à celui qui a fondé votre famille. Emrys, signifie l’éternel en gallois, et c’est ce qu’il était. Un sorcier qui a vécu si longtemps que personne ne sait s’il est un mythe ou une réalité. Il a fondé le plus grand Coven Scandinave.
Et comme cet être désincarné et puissant, tu deviens un peu plus un leader né. Tu es sage et patient, tu es prêt à mener les autres et à te surpasser. Tu seras celui qui guide et protège les tiens, l’immortel d’une vie, là pour le bien des autres.
Parce que oui, dans ta famille, on ne cherche pas à dominer les autres créatures ou les humains. On souhaite simplement guider et changer les moeurs. Emrys était un sage et un protecteur des êtres vivants. Et ton père, lui, a profondément oublié cela.
Au milieu de tout ça, tu tentes de donner le meilleur de toi-même.

Et voilà, le soleil est à son zénith et nous avons fait le tour. Chaque partie de toi, chaque morceau qu’il y a dans ce corps de trentenaire américain. Il faut maintenant rattacher les différentes parties et on obtient : Azeolian Emrys Lloyd. Un homme profondément marqué par l’histoire de sa famille, modelé par les mains brûlantes de son père, et secrètement bercé de ses sentiments enfouis.

Ce que tu deviens, lorsque tout cela s'emboîte, c’est Az’. Un homme bon et sensible, qui se cache sous une coquille de droiture familiale. Tu fais ce que ton père te dit de faire, et tu te hais un peu plus à chaque fois que tu uses de ton talent sur elle. Alors, par culpabilité et attachement, tu veilles en permanence sur elle, à ta façon. Qu’elle ait ce dont elle a besoin, qu’elle soit soignée, qu’elle puisse jouir de quelques libertés, que ton père ne puisse pas lui faire de mal, aussi.

182cm & 70kg. Tu es grand et fin. On ne peut pas vraiment dire que tu es musclé à outrance, non pas vraiment. Tu es plutôt d’une stature fine, avec des muscles secs et pas développés de prendre de l’ampleur. Pourtant, tu cultives ton corps autant que ton esprit jour après jour, paré à toutes les éventualités.

Cheveux bruns, peau pâle. Il n’y a pas à dire, vous avez beau avoir émigré aux États Unis il y a des générations, tu as hérité des gènes galliques. Tu prends mal le soleil, tu as tendance à passer du blanc ivoire au rouge écrevisse, même dans ce coin-là du monde. Tes cheveux, eux, ont longtemps été coupés court, presque militairement, mais depuis quelque temps tu les laisses repousser, pour cacher un peu plus cette cicatrice qui te déforme le visage.

Tiré à 4 épingles, toujours. Ça, on ne peut pas dire le contraire. Tu es toujours habillé avec une classe et une modernité digne de ta famille. Des habits de luxe, des marques étrangères, des coupes ajustées. On est un Lloyd classe, ou on n’en est pas un du tout.

Et puis il y a tes yeux. Tes yeux et cette cicatrice affreuse. Stigmate de l’entraînement avec ton père et honte sans borne de ta personne. Tes pupilles chocolat, marbrées d’ambre, souvent mouvantes comme en fusion n’attirent plus le regard des gens. Non, c’est la trace rouge et difforme de ton côté gauche qui interpelle et dégoût. Qui fait de toi quelqu’un à part que l’on reconnaît partout.

Petit plus :
¤ Anneau de fiançailles à la main gauche, que tu ne mets que lorsque tu dois sortir aux vus et sus de tous.
¤ Tic nerveux dans les mains te faisant pianoter dans le vide dès que tu réfléchis ou stress.
¤ Stature si droite que tu sembles parfois rivaliser avec des hommes plus grands que toi.
¤ Plusieurs cicatrices “anodines” sur le corps, résultant de tes entraînements musclés.

Il n’y a pas ton histoire, mais celle de la famille Lloyd. Toi, tu n’es qu’un fils, premier-né, dans une histoire plus grande, plus forte. Tu n’es qu’une poussière qui ne restera que quelques centaines d’années sur les pages. Un bout de quelque chose que tu ne maîtrises pas. Oui, Az’, ton histoire ne devrait pas valoir le coup d’être racontée comme étant L’histoire, mais juste une page d’un immense grimoire.

Alors voilà, tu es né un 21 Décembre 1983, faisant la fierté de ton père. Un garçon, que l’on attendait avec impatience. Enfant d’un couple dont la mère était d’un sang aussi pur que celui de ta mère, mais qui restait invisible dans son ombre. Une femme qui ne mettra presque jamais le nez dehors, fatiguée par une maladie de longue durée, dont tu n’as jamais eu le droit de savoir quelle en était la nature.

Étant fils de sorciers, d’un clan et d’un nom qui tirait une richesse culturelle et sociopolitique forte, tu as été élevé très jeune pour en devenir le fier héritier. Cours de bonnes manières, de langues anglaise, galloise, française, de géographie, de bienséance. Tu n’as pas eu l’enfance rêvée, et si l’on était un peu honnête avec toi, Az, tu n’as pas eu d’enfance tout court. Ton père était intransigeant, mais te poussait au meilleur de toi-même. Ta mère était douce, mais lointaine. Tes précepteurs et enseignants étaient les meilleurs. Il fallait faire perdurer le nom des Lloyd, même si dans cette ville, il n’était plus aussi brillant qu’avant.

Tu avais 5 ans quand on obligea le petit garçon que tu étais à en venir à d’autres types d’entraînements. De longues séances de méditation te furent imposées. Certaines formes de yoga et d’un genre de tai-chi, pour enrichir ton corps et ton esprit. Et puis le sport et peu à peu l’art du combat. Tu ne comprenais pas pourquoi tu devrais, tout à coup, suivre la voie stricte et martiale de ton père, pourtant à la tête d’un cabinet de loi dont les influences allaient au-delà de la ville.

Tu compris, quand les premiers combats contre ton père devinrent violents, qu’il cherchait à te faire sortir de tes gonds. Ils voulaient te donner une force d’esprit complètement inadaptée à ton jeune âge, et en même temps briser tes limites. Il cherchait à provoquer quelque chose… un changement, une compréhension, un… un talent.

Si tu étais le fils prodigue aux yeux de la presse, des associés de ton père, des personnes des hautes sphères qu’il fréquentait, tout devint insupportable à la maison. L’école se passait bien, tu étais un des meilleurs élèves de ta classe. Une fierté pour tes enseignants. Un espoir pour ta mère. Et aux yeux de ton père, tu devins un raté, un retardé… pire… un faible.

15 ans. Il t’aura fallu atteindre cet âge et une peur brutale pour que ton talent enfin se révèle. Ce n'était pas dans un de ces entraînements musclés, pas plus que lors de tes méditations quotidiennes, ni en comprenant quelque chose dans un énième livre. C'était en essayant de t’enfuir de ta chambre d’enfant pour aller dans un bosquet d’arbre du parc public pas loin, que tu as glissé sur les tuiles de l’étage. La peur a été instantanée, brutale et tu t'es vu mourir. Vraiment, tu y as cru.
C’est comme ça que, lorsque tu es tombé sur le sol, que ta cheville s'est tordue et que la douleur a explosé en toi, tu l'as refusée. Pire, tu l'as repoussée hors de toi. Et dans un méli-mélo d’émotions, de la terreur de ressentir cette souffrance, au besoin de réconfort maternel, c’est vers elle que tu as poussé les conséquences de l’accident. Ta mère dans une pièce proche s'est effondrée sur le sol en hurlant. Sa cheville était brisée. Et toi, tu as fait enfin le plaisir de ton père en débloquant ton pouvoir.

Poupée vaudou : capacité qui permet de transmettre la douleur ressentie ainsi que les dégâts à quelqu’un d’autre. Au début, il est plus simple de le transmettre à quelqu’un de présent dans son champ de vision. Ce talent immunise son détenteur de toute attaque physique sur sa personne.

Ton père est parti quelques semaines plus tard. Il devait soigner une créature qui avait besoin de lui. Toi, adolescent, tu n’y as rien compris. Ton père ne s’investit pas, ou peu, pour les créatures magiques. Il ne se déplaçait pas pour les aider. Et là, pourtant il avait disparu en parlant d’urgence et de pacte. Il avait mentionné une redevance, un prix à payer. Et il est revenu le lendemain avec elle.
Elle, c’était Maimiti. Une ondine, comme tu l’apprendras pas ta mère, parce que tu n’as pas osé l'approcher le jour même. Une enfant, beaucoup trop petite pour être arrachée à sa famille. Avec de grands yeux si bleus, si troubles que ce sont les tiens qui se sont déchargés d’eau et de tourments. À quoi pensait ton père ?!
À te marier. C’est ce que ta mère t’a expliqué ce soir-là, alors que tu lui tenais compagnie, comme tous les autres jours depuis “l’incident” comme elle se borne à l’appeler.

Maimiti était une Ondine. Maimiti était une fille. Maimiti était belle, déjà enfant. Une créature bien plus humaine que tu ne l’aurais soupçonné. Même si ton père t'a forcé à te retrouver à son contact rapidement, à manger à ses côtés, à lui montrer tes entraînements, tu n’es pas arrivé à franchir la barrière de glace entre vous. Était-ce parce que cette petite fille fragilisée par une eau trop polluée érigeait un mur pour se protéger ou parce que tu t'es montré craintif en sa présence, tu ne sais le dire. Mais chose était que, oui, tu n’es pas arrivé à la regarder dans les yeux, ni à lui parler.

Il t'a fallu de nombreuses semaines, des mois mêmes, pour arriver à lui adresser tes premiers mots. Tu t’en souviens encore comme si c’était hier. Il pleuvait, et l’ondine était là, à observer les gouttes tombant sur les pavés de la cour intérieure du manoir. Tu t’es assis à ses côtés, pour regarder l’eau et tu lui as demandé si sa maison lui manquait. Tu revois encore son regard. Chargé d’un orage que tu n'as pas su expliquer.
Est-ce un souvenir réel ou l’un des éternels cauchemars qui te secouent depuis son arrivée ? Maintenant, tu ne saurais même plus le dire.

Tu avais 17 ans quand ton père t’a accordé le droit de demander ton familier. Tu t'es rendu dans la forêt, le soir venu, prêt à passer cette étape et à en revenir plus fort. Tu es renseigné. Tu as été formé pour ça. Tu n’échoueras pas, cette fois-ci. Ta demande est réalisée parfaitement et l’attente n’est pas si longue. Le résultat, pourtant, est décevant. C’est une lézarde qui t’apparait. Elle n’a même pas pris la peine de te donner son nom, alors tu la nommeras Lysandre par toi-même.
Comme une rengaine, tu es revenu avec un échec de plus. Ton père était furieux, parce que ce familier n’était pas digne de ta famille. Le lendemain de cet échec, l’entraînement devint musclé, devant les yeux de Maimiti, invitée pour l’occasion à venir te “soutenir”. Ton père a dérapé. Le feu qu’il a invoqué t’a assailli, enfermé et agressé. Et tu n'as pas pu faire face. La flamme a passé ta défense, est venue lécher le bord gauche de ton visage. La douleur a été insoutenable et sans le vouloir, tu l'as rejetée. Sauf que là, il y avait une petite fille qui courait vers toi, avec ses grands yeux inquiets. Et que toi t’avais mal. Et tu ne réfléchis plus. Tu l'as vomie de toi. Et elle, elle est tombée en hurlant.

Ce jour-là, Az, tu es devenu un monstre. Ton père en était déjà un, mais tu ne le savais pas. Tu as compris que tu tenais plus de lui que de l'ancêtre Emrys.

20 ans.  C’est le temps qui s’est écoulé depuis ce jour fatidique qui t’a fait comprendre ce que ton cher père complotait pour toi. Si Maimiti avait été recueillie sous couvert d’être faible et de nécessiter le savoir magique de ta famille pour la maintenir en bonne santé, elle t’a été également promise comme fiancée, dans une lettre flamboyante d'acceptation de ses parents, dès sa majorité. Ça, si on pouvait dire, c’était la partie agréable de l’iceberg. Ce morceau coupant et agressif, mais qui reste clair et poétique.
Parce que sous ces fiançailles précoces et l’espoir de voir naître rapidement un héritier mâle, il y avait le besoin de ton père de s’imposer dans cette ville. On lui avait reproché le fait qu’il soit trop centré sur les sorciers, qu’il ne jure que par la puissance de son espèce. On lui avait rappelé que le Coven d’Emrys dont il était si fier avait été un des plus grands Coven européens, certes, mais que l’homme lui-même avait été connu pour sa bonté avec tous les êtres humains, avec les créatures magiques surtout. Alors il avait fait le choix de prouver qu’il était aussi ouvert que son ancêtre. Il avait promis son fils à une créature. Si une créature naissait de cette union, il aurait réussi à prouver sa bonne parole. Et toi, Az, tu n’as rien pu faire pour l’arrêter.

Mais ça, dans le fond, ce n’est pas le plus grave à tes yeux. Ce qui devint une torture, ce qui te fit progressivement couler dans une froideur et une distance digne d’une statue de sel, c’est que Maimiti fut vouée à une autre utilité. Être celle que ton père te poussait à utiliser pour travailler ton talent. Celle qui, puisqu’elle était ta femme et jurerait un jour de vivre avec toi pour toujours, partageant tout et sa vie également, pouvait endurer ta souffrance et tes blessures à ta place.
Tu l’as fait. Tu as obéi quand il le fallait, pour ne pas qu’il s’approche d’elle. Tu as refusé qu’il puisse lui faire du mal et, monstrueusement, tu as préféré être maître de sa douleur. Toi seul peux maîtriser combien elle souffre. Toi seul sais ce qu’elle endure. Toi seul peux la protéger de pire. De lui. De ton père.

Lorsque tu as fini tes études, tu as choisi la voie que ton père t’imposait. Le droit. Devenir avocat t’a semblé être la parfaite idée pour avoir une influence en ville, dans le pays pourquoi pas, mais également dans le Coven et plus encore, auprès des créatures qui auraient, un jour, besoin de toi. Tu es devenu un élève encore plus studieux, pour ne pas dire brillant. Un jeune homme intègre et intelligent. Un fiancé distant et fuyant le contact de sa belle.

C’est dans la vingtaine que tu as fait ton premier choix de futur époux et chef de famille. Maimiti n’étant pas une créature en bonne santé, et tu l’as fait tant souffrir pour plaire à ton père et la protéger à ta manière, que tu as demand" à ce qu’une suivante lui soit affectée. Tu as choisi une demi-créature, te disant qu’elle serait en capacité de la comprendre et de la soutenir. De devenir un pilier et une amie peut-être.

Depuis, si tu as maintenu des rapports formels et précautionneux avec ta fiancée, tu as surtout suivi ses besoins et pensées via la jeune femme à son service. C’est comme ça que tu as pu lui fournir ce dont elle avait besoin. Comme ça que tu as pu apprendre à te racheter en secret en lui permettant de vivre comme elle en avait besoin, dans la limite de ses besoins. C’est ainsi que tu as fait des pieds et des poings pour qu’elle puisse avoir le travail qu’elle souhaitait et que personne ne s’y oppose. Comme ça que tu as su quand elle était faible ou malade et que tu t’es arrangé pour qu’elle ne se fatigue pas. Comme ça que tu as confirmé qu’elle te détestait et te haïrait toute sa vie.

Et si elle savait le pire. Toi, avec les années, à force de la surveiller et de la voir grandir et devenir une jeune femme sublime, tu as développé ces sentiments. Pas de l’amour, tu ne peux pas aimer quelqu’un que tu tortures. Mais il y a ce truc au fond de toi, cette attirance, ce besoin de la voir, de manger à ses côtés en silence ou de la regarder dormir le matin. Tu as envie de prendre soin d’elle et d’un jour, savoir qu’elle te regardera sans haine. Ouais, tu as cet espoir idiot de te racheter, de te dire que tu es son protecteur et que toi, et toi seul l’aime de cette façon.

C’est pour ça que tu as décidé de faire un Voeu, l’an dernier. Parce que ta mère t’a rappelé, un soir, qu’elle ne vivrait pas aussi longtemps que toi, et que tu devrais presser les choses entre vous, si tu voulais tant prendre soin d’elle. Ça a été un choc, un tsunami, une explosion. Tu en as été malade, physiquement et mentalement, pendant des jours. Et puis, un soir tu t’es décidé. Tu allais sauter le pas et formuler ton Voeu.
La préparation de la rencontre, du rituel, a été bien moins préparée que pour le familier. Tu as fait ce choix seul et ton père n’a pas été là pour t’imposer des consignes et des règles, ou pour te donner son autorisation. Tu t’es installé au croisement de deux chemins excentrés de la ville et tu as fait l’invocation en pleine nuit. Ça a été rapide et facile. Terrifiant aussi. Tu savais que tu allais parier gros.

Tu es revenu au matin, après avoir accepté le pacte. Le soir, tu étais parti en sachant que tu accepterais. En revenant avec le soleil levant dans ton dos, qui t’auréolait d’or et de sang, tu n’avais pas failli. Tout valait une vie avec Maimiti. Tout était acceptable pour un jour te racheter.
Ce matin-là, en rentrant dans ta chambre, tu t’es couché habillé dans le lit et pour la première fois depuis votre rencontre, tu l’as serrée contre toi, alors qu’elle dormait encore.

Alors voilà, Az. On l’a fait, ton histoire. Elle est laide et inutile. Tu n’es qu’un grain de poussière sur une route encore plus poussiéreuse. Si ton ancêtre Emrys voyait tout cela, tu sais qu’il serait déçu de ton père, mais encore plus de toi. Les Lloyd étaient en chemin pour écrire une belle et éclatante histoire au sein de l’humanité et des générations d’hommes imbus et d’accros aux souvenirs d’une terre perdue ont tout gâché.
Mais n’oublies pas, Az, la poussière, ça s’aspire et ça se nettoie. Il ne tient qu’à toi de ramener la lumière et la bonté dans les chapitres du grimoire Lloyd. Tout commence par un geste et après, les choses vont de fil en aiguille. Un geste, juste ça. Comme prendre la femme de ta vie dans tes bras, de bon matin, alors que pour la première fois depuis toujours, tu te sens faible et tu ne désires que sa présence.