If I feel a thing... ☼ Ft. Azeolian

Non. C’était aussi simple que cela. Trois petites lettres et puis s’en va. Un petit mot et on ne reparlera plus de ça. Voilà ce qu’elle aurait dû dire. Voilà ce qu’elle aurait dû faire. Pourquoi était-elle incapable, même dans sa fureur, d’inventer une fable pour qu’ils la laissent faire ses erreurs ? Elle était jeune mais loin d’être naïve, loin d’être innocente surtout… et ses parents devaient l’avoir compris dans son malheur. Elle pensait gérer seule cette situation, qu’ils arrêtent de la poursuivre à chaque action et la laissent apprendre même dans la déraison. Mais non.

Mais non.

▬ Si, Athena. Il est trop tard pour faire marche arrière. Elle regarda sa mère par en-dessous, tentant de vriller son regard de haine alors que Miss Blackriver ne renvoyait que de l’amour et de l’attention. Et de la fermeté. Mr. Lloyd est en chemin et je veux que tu l’accueilles avec respect et sympathie. Il vient t’aider et c’est pour ton bien. Pour le bien de tous d’ailleurs… Elle se pencha vers sa fille, caressant du bout des doigts sa joue. Athena se détourna et évita son regard. Nous avons été trop patients avec toi alors que de choses graves auraient pu arriver. Je sais à quel point tu tiens à ta réussite : ne penses-tu pas que maîtriser ton talent serait la preuve d’une sorcière accomplie ?

Tss… Foutue faille.

Le sourire en coin, sa mère voulait la prendre par les sentiments… par l’orgueil surtout qui était la plus grande faille de sa progéniture si peu confiante en elle en réalité. Athena n’eut pas le temps de répliquer (quelque chose du style : je peux bien me débrouiller toute seule, je vous l’ai répété cent fois !) que la sonnette résonna dans toute la maison. C’est avec un soupir et un sourire de contentement que la sorcière mère délaissa sa fille pour aller ouvrir. La fille sorcière finit par la suivre dans le vestibule, traînant des pieds d’un air bougon. Elle avait en effet réviser son manuel de L’adolescente pour les nuls et tenait à faire le moins d’efforts possibles pour que la séance se passe bien.

Sale gosse.

▬ Bonjour Mister Lloyd ! Vous allez bien, j’espère ! Je vous présente ma fille, Leslie Athena Bottero. Elle se pencha, comme glissant une confidence sans baisser la voix : Appelez-la Athena, le temps de l’apprivoiser. Elle rit et le fit entrer le long du couloir, tout en fermant avec douceur la porte. Bon, c’est un petit chat sauvage mais elle n’est pas méchante, vous verrez. Je vous laisse le salon bleu comme terrain d'entraînement. Essayez de ne pas tout casser, haha. Ni de vous faire mal, si possible. J’aimerai récupérer ma fille entière au dîner !

Lucy A. Blackriver ouvrit la porte du fond sur ce qui se révélait être effectivement un salon au vu des fauteuils et du vieux canapé bleu pâle. Il n’y avait pas de télévision, juste des plantes en pots pour égailler l’espace. C’était vraiment une pièce abandonnée, on aurait presque pu trouver de la poussière sur les meubles, si meubles il y avait. En effet, même l'ancienne table basse avait été retirée.

▬ Voilà pour vous. Je vous laisse. N'hésitez pas à me déranger : je suis dans la bibliothèque à côté. Elle se tourna vers sa fille qui restait en retrait : Sois sage. Et elle sortit en refermant la porte. Moment de silence. Son regard brun se portant vers la fenêtre et au-delà des rideaux bleuâtres ne fit rien pour l'interrompre. Peut-être que s'il était mal reçu, il partirait ?