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Oh Elize, toi qui n'as plus la possibilité de voir ton corps dépasser les un mètre soixante-deux. Toi qui resteras à jamais dans cette enveloppe d'adolescente en apparence frêle et innocente. Une malédiction que tu as bien du mal à accepter, même après les cinquante-six ans qui se sont déjà écoulé. Pour rien au monde, tu ne voulais pas te faire remarquer, optant toujours pour des vêtements sobres et ne mettant que très peu en valeur tes atouts. Parce que même si tu ressembles à un véritable garçon manqué, avec ta chevelure courte d'ébène, tes ongles coupés à ras, ta poitrine ne peut cependant cacher la vérité. Bien que peu prédominante, ressortant tout de même avec ta délicate silhouette.

Te voilà bien servie pour le coup. On ne peut s'empêcher que de se retourner sur ton passage. Cela, étant dû à l'aura typique de ces créatures de la même espèce que la tienne - et pourtant, tu n'es encore qu'une jeunette, donc cela reste beaucoup présent que pour certains de tes confrères -. N'essayez aucunement de venir te chercher des noises, ce à quoi tu sauras répondre volontiers par une violence inouïe contrairement à ton apparence. En dehors de cela, il faut noter la fameuse transformation qu'il peut s'effectuer à ton égard lors d'un moment bien particulier. L'envie de boire se faisant irrésistible, tes canines viennent alors à s'allonger dangereusement. Tandis que les iris marrons de tes yeux finissent par virer en une joli couleur vermille.

Tu ne dois pas avoir peur ou dénigrer ce que tu es devenu. Toutefois, les autres doivent te craindre, toi la jeune demoiselle inoffensive évoluant en une fière bête féroce.

Le jour ou la vie s'est achevée ici même.

C'était, il y a de cela cinquante-six ans déjà, lorsque ton corps frêle fut découvert dans une ruelle, sans vie. Ton cou magnifiquement orné de deux petits orifices encore ensanglantés. Comment as-tu pu en arriver là . Toi, Elize O'neill de ton vrai nom, jeune hooman pourtant encore si pure et innocente. Adolescente de dix-sept ans à peine, ayant vu les premiers rayons de soleil à Revelstoke. Tu n'es que la petite dernière d'une fratrie de trois enfants - notamment deux grands-frères un peu trop protecteurs à ton égard -. Tes parents t'ayant élevé avec amour et t'apprenant le respect ainsi que l'entraide. Une vie plutôt banale en soi, avec bien entendu, des hauts et des bas. Pourtant, cette créature, qui t'a attaqué ce soir-là pour ensuite feindre la carte de l'innocence, en a décidé autrement.

Le début de la fin.

Une simple morsure n'aurait pas fait de toi ce que tu es aujourd'hui. Cette histoire n'étant qu'une légende parmi tant d'autres. Toutefois, lorsque votre agresseur profite de sa petite pause dîner pour t'injecter son propre code sanguin, cela change la donne. Pourquoi ne pas avoir une nouvelle alliée as dû t'il se dire. Encore maintenant, quand tu y repenses, tu ne peux t'empêcher que de vouer une certaine haine contre lui.
UC