you're the sunflower • ft Myo

Le calme ambiant de la fin de matinée, tu restais là, juste devant ta baie vitrée qui donnait sur ton petit jardin, Nesquik roulé en boule dans le creux de ton cou. C’était bien silencieux dans le voisinage aujourd’hui. Seul le son du vent qui faisait chanter les feuilles à son passage, et les quelques oiseaux qui riaient entre eux alors qu’ils volaient quelques mètres au dessus de toi. Ton carillon qui sonnait au gré de la légère bise. Les doigts enroulés autour de ta tasse de thé encore brûlante.
C’était ce genre de journée qui t’apportais enfin un peu de paix intérieure, où tu arrivais presque à étouffer ces questions qui se fracassaient dans ta tête et où tu ne peinais pas à te dire que tout allait pour le pire, parce que là ça aurait été se mentir. Tu te préparais avant la tempête, dans le plus grand des calmes environnant.
Tempête. Un bien grand mot tout de même.

Myo était tellement vivant, une boule d’énergie sur pattes. Il te donnait toujours s’être impression d’être une pile contenue dans un corps humain. C’était loin d’être un mauvais bougre, mais ça avait toujours l’air d’être l’excitation d’apprendre de nouvelles choses, de voir avec lui comment manipuler les plantes qu’il semait partout où il allait. Ça restait aussi un adolescent pleins d’énergie. Dans un sens tu trouvais ça vraiment adorable, il avait ce côté petit poucet partout où il posait les pieds. Vraiment grossièrement car il est sans doute voué à être plus grand que toi en vieillissant encore, déjà qu’il te dépassait de quelques centimètres.
Mais c’était toujours plaisant de l’avoir de temps en temps, pour l’apprendre à faire attention à ce qu’il pouvait semer derrière lui ou même ce qu’il pouvait avoir entre les mains. Qu’il ne se retrouve pas avec des graines ou des plants d’aconit napel entre les doigts. Les conséquences en seraient dramatiques.
Là les mots avaient leur importances.

Le bruit de la sonnette venait briser le calme ambiant, signalant qu’il était arrivé à bon port. Il devait maintenant connaître la route jusque là comme le fond de sa poche, tout comme le chemin pour la boutique si jamais tu n’étais pas ici. Il faut dire que tu n’es jamais difficile à trouver. Soit l’un soit l’autre. Tu te levais mollement pour y aller, pas trop vite pour ne pas avoir des étoiles dans les yeux et l’impression de valser au premier pied posé au sol. Tu ne haussais pas le ton pour te manifester, simplement d’un air chantant “J’arrive, j’arrive.”
Ton habituel sourire maladroit sur les lèvres alors que tu ouvrais la porte. C’est ta signature, ton signe distinctif. On ne pouvait pas te le retirer, l’un n’allait pas sans l’autre. “Coucou Myo, entre donc.” Tu te poussais légèrement pour le laisser entrer. “Comment tu vas aujourd’hui ?” Tu ressortais un verre et une tasse si jamais il hésitait entre un thé ou une citronnade avant de revoir avec lui les bases de l’horticulture avec lui.